Du 7 au 12 octobre, Oujda s’est transformée, sous le thème «Habiter et écrire le monde», en véritable capitale du livre maghrébin. La 5ème édition du Salon maghrébin du livre Lettres du Maghreb a accueilli des débats d’idées et des rencontres avec des auteurs internationaux.
Oujda s’illumine sous le poids des mots. La capitale culturelle de l’Oriental accueille depuis mardi la cinquième édition du Salon maghrébin du livre Lettres du Maghreb, qui se poursuit jusqu’au 12 octobre. Placé sous le haut patronage du roi Mohammed VI, cet événement majeur, organisé autour du thème «Habiter et écrire le monde», met en lumière les grandes questions contemporaines liées aux déplacements, à l’écologie, aux violences, aux inégalités et aux défis des jeunes générations.
«Ce salon n’est pas qu’une vitrine pour les livres», explique Jalil Bennani, commissaire du salon. «Il est surtout un espace de rencontres et de débats. La particularité de ce salon, c’est qu’il est thématique. Et ces thématiques permettent d’organiser des tables rondes autour de questions diverses sur le Maghreb, sur l’islam, sur la littérature, sur la poésie, sur les arts, sur la traduction et l’intelligence artificielle. Et qui permettront de leur côté de diffuser l’information, l’échange, le débat et d’ouvrir une fenêtre sur le monde».
Loin de se confiner à son lieu principal, le salon s’étend au-delà de ses murs. La culture va à la rencontre des citoyens dans les lycées, les universités, les théâtres et même les prisons. Cette démarche réaffirme que la connaissance n’est pas un luxe, mais un droit universel, et qu’elle doit franchir toutes les barrières pour atteindre chacun, quel que soit son lieu. Jalil Bennani insiste sur cette dimension essentielle: «Le livre n’est pas seulement un objet à vendre. Il est une occasion de diffusion, d’échange et de débat».
Né à Oujda, le salon a franchi les frontières du Maghreb pour devenir un espace d’échanges à portée internationale. Il réunit des participants venus des cinq continents, illustrant la capacité des mots et des idées à dépasser les frontières géographiques et culturelles. Avec plus de 150 auteurs, penseurs et artistes venus d’Europe, d’Afrique, des États-Unis et du monde arabe, ainsi que 26 maisons d’édition et 17 institutions nationales et régionales, le salon offre un panorama culturel exceptionnel.
Sur plus de 4.000 m², les visiteurs circulent entre les stands des éditeurs, les cafés littéraires, les salles de conférence et les espaces interactifs. C’est dans ce vaste espace que le salon jeunesse prend tout son sens. Conçu comme un «salon dans le salon», il offre aux enfants et aux adolescents un univers à leur mesure, fait de lectures, d’ateliers créatifs, d’animations et de rencontres avec des auteurs. Jalil Bennani insiste sur le rôle central des jeunes, qu’il considère non comme de simples spectateurs, mais comme des acteurs à part entière.
Au-delà des stands et des lectures, le salon propose également une riche programmation artistique et culturelle. Des performances poétiques et musicales viennent rythmer les journées, tandis que des ateliers interactifs permettent aux enfants et aux jeunes de créer et d’expérimenter. Le Racloir du Maghreb accueille un exposition artistique où peintres et plasticiens de la région dialoguent avec les mots, et des institutions partenaires, comme les universités et les écoles des beaux-arts, participent à faire de cet événement un vrai pont entre savoir, création et citoyenneté.