SM le Roi Mohammed VI s'est enquis, jeudi à Jerada, du projet de développement intégré des massifs forestiers de Jerada (2005/2014), auquel a été alloué un montant de 134 millions de dirhams (MDH), dont 86 MDH pour la période 2009/2014.
A cette occasion, le Souverain a suivi des explications sur ce projet qui se décline en trois axes principaux se rapportant à la reconstitution des massifs forestiers de Jerada, l'appui au développement local, la promotion de l'écotourisme et la protection de la biodiversité.
Le premier axe du projet porte sur le reboisement et la régénération de 6.000 ha du massif forestier de Jerada, l'amélioration pastorale pour favoriser la production fourragère (3.000 ha) et la conservation des eaux et des sols (10.140 ha).
Concernant l'appui au développement local, le projet vise l'ouverture et l'entretien des pistes, la régulation du surpâturage par la compensation des mises en défens (15.000 ha), la distribution de 10.000 plants d'amandier et d'olivier et le développement des actions génératrices de revenu, à travers notamment, la mise en place de coopératives et la distribution de ruches et d'équipements d'apiculture et d'aviculture.
S'agissant de la promotion de l'écotourisme et la protection de la biodiversité, le projet porte sur l'aménagement et la gestion du site d'intérêt biologique (SIBE) Chekhar, la mise en place d'un centre d'information (infokiosque), l'aménagement de circuits thématiques et de 5 aires de repos, la construction de 3 plates-formes d'observation, la création d'un parc animalier, la conception d'outils de communication, de sensibilisation et d'éducation à l'environnement, ainsi que sur la sécurisation du domaine forestier par des travaux de délimitation.
Quinze douars (2.250 habitants) seront désenclavés et 11 pc de la superficie boisée des massifs forestiers seront reconstitués au terme du projet qui permettra, en outre, une forte implication des populations dans la gestion des espaces forestiers, la protection de la biodiversité et la valorisation des potentialités récréatives du SIBE.
Des explications ont également été fournies au Souverain sur le projet d'aménagement du bassin versant de l'oued El Haï en amont du barrage sur l'Oued Za avec un coût de 63 millions.
S'étalant sur la période 2009/2014, le projet comporte plusieurs interventions prioritaires portant sur le reboisement et la reconstitution des écosystèmes forestiers (4.450 ha), l'amélioration sylvopastorale (2.000 ha), les traitements anti-érosifs du réseau hydrographique (9500 m3) et les plantations fruitières sur terrains particuliers (150 ha).
Il concerne aussi la prévention des incendies et plusieurs mesures d'accompagnement, notamment l'ouverture et l'entretien des pistes, la distribution de fours à gaz et de ruches, ainsi que l'appui au développement du secteur des plantes aromatiques et médicinales.
La lutte contre l'érosion hydrique, la diminution du rythme de l'envasement du barrage sur l'oued Za, l'atténuation des effets des crues, la reconstitution des ressources forestières et alfatières et la contribution au développement humain figurent parmi les principaux objectifs de ce projet.
Par ailleurs, le projet aura des impacts socio-économiques et environnementaux, notamment l'amélioration de l'accessibilité au niveau de 14 douars et des revenus de 4.150 ménages pour une population de 24.860 habitants, ainsi que la réduction de 20 pc de l'envasement annuel du barrage sur l'oued Za, la conservation des sols, la régulation des écoulements et la réhabilitation des écosystèmes forestiers.
Des données ont été aussi présentées au Souverain sur le plan stratégique de lutte contre l'érosion et de valorisation des ressources en eaux et en sols en amont du barrage sur l'oued Za, élaboré par le haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification pour faire face à un contexte socio-économique et biophysique favorisant la dégradation des ressources naturelles et qui se caractérise par un climat aride, un taux important d'érosion hydrique, une insuffisance des infrastructures et une dépendance des populations des ressources naturelles.
Touchant des zones prioritaires de 218.500 ha, le projet porte sur l'aménagement du bassin versant de l'oued El Haï dans le cadre d'une approche concertée impliquant l'ensemble des acteurs et partenaires et la mise en place d'un projet intégré et participatif pour l'aménagement anti-érosif.
SM le Roi s'est enquis, par la même occasion, des activités d'une unité locale de valorisation des plantes aromatiques et médicinales, ainsi que des actions d'une association féminine active dans le domaine de fabrication et de commercialisation des produits alfatiers, avant d'effectuer une visite au centre d'information (infokiosque) Chekhar qui couvre une zone de 55 mille hectares.
La forêt dans la province de Jerada, qui s'étend sur 355.200 ha, dont 67.000 ha couvrant les massifs de Ain Karma et Beni Yala, constitue un patrimoine protecteur des sols, des eaux et de la diversité biologique et un espace assumant diverses productions et services, notamment le rô_x001c_le d'un rideau vert contre l'avancée du désert.
Les massifs forestiers de Jerada, qui représentent 38 pc de la superficie de la province et 10 pc du réservoir de la flore nationale, abritent 370 espèces et sous-espèces (Thuya, chêne vert, genévrier, oxycèdre…), 21 espèces de mammifères (gazelle de cuvier, chacal doré, chat ganté..), 140 espèces d'oiseaux et 25 espèces de reptiles et d'amphibiens.
Malgré les potentialités dont ils disposent, ces massifs font face à des contraintes liées notamment à la succession des années sèches, l'aridité, un surpâturage de 3 fois la capacité potentielle fourragère de la forêt, une surexploitation du bois énergie (3 fois la capacité de production de la forêt) et un écosystème fragile menacé par la désertification.
A Son arrivée, SM le Roi a passé en revue un détachement de la Garde Royale, qui rendait les honneurs, avant d'être salué par M. Abdeladhim El Hafi, haut commissaire aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, le directeur régional et le chef provincial des eaux et forêts, ainsi que par le délégué provincial de l'agriculture à Jerada, les présidents de plusieurs communes rurales, les représentants des autorités locales et d'autres personnalités.
Source: MAP