SM le Roi Mohammed VI a présidé, mardi à Oujda, la cérémonie de signature de plusieurs conventions et contrats-programmes concernant le domaine de l'énergie.
Ces conventions portent sur l'intégration de l'efficacité énergétique dans le secteur industriel et dans la conception architecturale et la construction des bâtiments, ainsi que sur la généralisation des chauffes-eau solaires et des lampes à basse consommation dans les établissements hô_x001c_teliers, et la promotion à grande échelle des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique dans les établissements scolaires et universitaires.
Concernant les contrats-programmes, ils portent sur la généralisation des lampes LBC, la tarification incitative et sociale et la mise en oeuvre d'un programme de batteries de condensateurs.
A cette occasion, Mme Amina Benkhadra, ministre de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement a présenté, devant SM le Roi, les grandes lignes de la stratégie énergétique nationale à court, moyen et long termes.
Elle a précisé que cette stratégie est basée sur plusieurs axes portant sur la sécurité d'approvisionnement à travers la diversification des sources et ressources, un bouquet électrique optimisé et planification maîtrisée des capacités, l'accès généralisé à l'énergie à des prix compétitifs, le développement durable de l'intégration régionale et internationale.
Selon elle, la consommation en matière d'électricité, sera multipliée par 4 et la production par 3,5 d'ici 2030 dans le scénario de base où la croissance de la consommation continuerait à croître au rythme actuel de 7 à 8 pc par an.
Mme Benkhadra a indiqué, à cet effet, que "ce scénario de base retient le charbon comme coeur du mix électrique avec une optimisation des ressources en gaz disponibles, un apport d'appoint de l'éolien, le recours aux interconnexions sur la base d'un arbitrage économique et la mobilisation du potentiel national en hydroélectricité".
Les scénarios alternatifs retenus dans le cadre de la stratégie énergétique nationale concernent le développement du gaz comme source importante en cas d'accès économique et sécurisé soit à partir du GME, soit par GNL, a-t-elle ajouté, précisant que cette dernière option est tributaire de 4 conditions à savoir un coût d'accès compétitif, la sécurisation de l'accès par un contrat long terme, un marché national et des débouchés à l'export.
Parmi les scénarios retenus, a poursuivi Mme Benkhadra, figurent des programmes stratégiques à long terme (2020/2030) basés sur le maintien de l'option électronucléaire, la valorisation des schistes bitumineux avec la construction d'une centrale pilote de 100 MW à Tarfaya, sans oublier le solaire et la biomasse.
Et de relever que le soubassement de tous ces scénarios reste l'introduction et l'institutionnalisation de l'efficacité énergétique qui constitue une 4ème énergie après les fossiles, les énergies renouvelables et le nucléaire, l'objectif étant de réaliser une économique de 15 pc à l'horizon 2020.
Mme Benkhadra a souligné que l'efficacité énergétique constitue un axe majeur du plan national d'actions prioritaires mise en place dans le cadre de la gouvernance spécifique de la gestion de l'équilibre offre-demande de l'électricité durant la période 2008/12.
Ces actions, a ajouté la ministre, seront lancées dans les domaines de l'industrie (audits énergétiques, labellisation, normalisation et étiquetage des appareillages) de l'habitat où l'efficacité énergétique devra être intégrée dans la conception architecturale et la construction des bâtiments, du tourisme et de la santé avec la généralisation des chauffes-eau solaires et des lampes à basse consommation dans les établissements hô_x001c_teliers et hospitaliers ainsi que la promotion à grande échelle des énergies renouvelables dans les établissements relevant du ministère de l'éducation nationale.
Dans le domaine des produits pétroliers, la stratégie nationale vise à réduire la part des produits pétroliers dans le bilan énergétique, à garantir les stocks de sécurité et à améliorer la qualité des carburants, a-t-elle dit.
S'agissant de la qualité des carburants, Mme Benkhadra a souligné qu'à partir de janvier 2009, deux carburants uniquement seront commercialisés au Maroc en l'occurrence le gasoil 50 ppm et le supercarburant sans plomb, précisant que cela permettra de réduire les émissions atmosphériques de 760 tonnes de plomb/an et 54.000 tonnes de souffre/an.
Pour atténuer la dépendance énergétique du pays, la ministre a annoncé que sur Hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI, un fonds de développement énergétique sera créé prochainement et sera doté d'un milliard de dollars provenant des dons du Royaume d'Arabie Saoudite et des Emirats arabes unis pour 800 millions de dollars, et d'une contribution du fonds Hassan II pour 200 millions de dollars.
Ont assisté à cette cérémonie le Premier ministre, des conseillers de SM le Roi, des membres du gouvernement et des directeurs et présidents des établissements publics ainsi que d'autres personnalités.
Source: MAP