Oujda construit des parkings «solidaires»

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Oujda construit des parkings «solidaires»

Ces parkings souterrains sont financés par une association de bienfaisance. L'objectif est de pérenniser les recettes pour assurer la gestion des autres centres : maisons de vieillesse, de l’enfance, des malades mentaux….

Ci-contre la maquette du projet, qui prévoit en surface tout un bloc pour l’animation (food court, centre artisanal et aire de jeux) et au sous-sol l’espace parking.

Aucun parking public aux standards requis pour les 50.000 véhicules circulant à Oujda. Et les 70 espaces parkings que la commune urbaine d’Oujda loue, via des appels d’offres non renouvelables, n’arrivent plus à contenir le parc automobile grandissant. Le cas de la médina et de la place Bab Sidi Abdelouahab est parlant.

Pour un trafic quotidien de plus de 20.000 voitures, il y a à peine 400 places pour le stationnement. De plus, ces parkings, qui longent les trottoirs et places publiques, ne sont pas commodes. Ils contribuent à l’engorgement notamment aux heures de pointe et en été avec l’arrivée massive des MRE. La seule solution envisageable serait de procéder à la construction de parkings souterrains, précise-t-on auprès des services municipaux. Des projets qui nécessiteraient la contribution du privé.

L’Association musulmane de bienfaisance d’Oujda (AMBO) propose une solution, qui lui sera a posteriori bénéfique. Elle vient de lancer la construction du premier parking public souterrain à Oujda. Un parking de deux étages pour une capacité de 580 voitures. Il assurera plusieurs services: conseil et lavage de voitures, café et restaurant, aire de jeu pour enfants, pavillon pour l’artisanat, poste de police et toilettes publiques.

Un investissement qui avoisine les 5 millions de DH débloqués grâce à la contribution des mécènes. Pas loin de ce premier parking public souterrain d’Oujda, un second est en phase d’achèvement pour recueillir plus de 250 voitures. Il est aussi l’œuvre de bienfaiteurs. Au total plus de 900 places de stationnement seront gérées par l’AMBO. «On cherche à assurer des ressources financières stables à notre association par la construction de parkings à utilité publique et citoyenne», précise Khalid Moutahid, secrétaire général de l’association.

Dans le cadre de sa nouvelle structuration, l’AMBO cherche à assurer une gestion autonome et pérenne des centres socioculturels qu’elle a construits et qu’elle gère. C’est le cas du Centre des études et recherches des sciences humaines d’Oujda (38 millions de DH), la maison de vieillesse (120 personnes) et malades mentaux (250 personnes), Dar Al fatate (86 filles) et le centre de l’enfance (120 enfants). Des structures qui nécessitent plus de 1,8 million de DH par an de budget de gestion.

Une telle somme ne peut être éternellement assurée par des mécènes. D’où la nécessité de doter l’association de patrimoine et de centres commerciaux qui lui assurent un budget autonome. Dans ce cadre, l’AMBO s’est lancée dans la construction d’immeubles, centres commerciaux et parkings souterrains pour diversifier ses recettes.

Source : l'Economiste