Les prévisions à l'export atteintes avant la fin de la campagne
Deux nouveaux groupes exportateurs certifiés IGP
La clémentine de Berkane cible plusieurs marchés à commencer par la Russie où le plus gros du lot est exporté, soit 62,2% de la production. Le reste est répartie à 18,6% sur l'UE, 10,9% sur les USA, 8,2% sur le Canada et un petit 0,1% sur l'Arabie Saoudite (0,1%)
Les exportations de la clémentine de Berkane vers la Russie connaissent une hausse significative. Deux mille tonnes de plus que prévu en une semaine. Le tonnage exporté jusqu’au 7 décembre a atteint 21.359 tonnes dépassant ainsi les 19.093 tonnes exportées le long de la campagne agricole 2013/2014. Plusieurs facteurs ont contribué à cette amélioration des ventes. D’abord les mauvaises conditions climatologiques qui ont frappé le Souss et qui ont restreint ses exportations. À ce facteur conjoncturel, le travail réalisé par la commission nationale des exports pour réguler les exportations marocaines commence à donner ses fruits. Cette dernière avait conseillé les producteurs du périmètre irrigué de la Moulouya de n’entamer leur campagne d’export qu’à partir du 12 novembre. Chose qui a impacté sur la qualité des productions et des apports en jus et acidité des fruits.
En parallèle à ces conditions favorables, les producteurs de Berkane font de la certification indication géographique protégée (IGP) de leurs clémentines leur cheval de bataille. Une exigence de plus en plus recommandée en Europe. Cette reconnaissance de qualité obtenue en 2010 est renouvelée chaque année par un organisme de certification. Deux nouveaux groupes d’export ont été certifiés IGP au cours de l’actuelle campagne. Cet intérêt pour la qualité de la production à été corroboré par le protocole d’accord entre la Russie et le Maroc qui exige un plan d’action de revalorisation pour chaque région. Au niveau du périmètre irrigué de la Moulouya tous les critères d’excellence ont été appliqués grâce notamment à l’implication de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires et ses différents services phytosanitaires. «Un accompagnement sur le terrain et des contrôles inopinés ont permis de lutter efficacement contre la cératite (insecte ravageur des oranges) et de réaliser une production de qualité», précise Yahia Ghoumari, chef du service de production à l’Office régional de mise en valeur agricole de la Moulouya.
Des piégeages de masse ont été instaurés pour assurer une protection efficiente des vergers. De même toutes les parcelles de production des agrumes à exporter ont été géoréférencées avec localisation GPS pour être contrôlées via des satellites.
Toutes ces précautions pour réaliser une production de qualité ont contribué à l’envolée des prix et de l’export pour la clémentine. Ils ont aussi séduit d’autres demandeurs. Malheureusement ces commandes ne peuvent être satisfaites. Les vergers qui produisent la qualité sont saturés alors que les orangers âgés produisent beaucoup de fruits mais de petites tailles. Des calibres qui ne sont pas demandés par les marchés internationaux. Un désagrément qui doit être résolu au plus vite par le renouvellement des vergers. Sur les 7.200 hectares prévus dans le cadre du plan Maroc Vert seuls 700 hectares ont été rajeunis depuis 2008.
De notre correspondant,
Ali KHARROUBI
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