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Un fonds d’impulsion économique pour concrétiser les projets, une première
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4 nouvelles ZI à Jerada, Guenfouda, Ain Bani Mathar et Touissit pour 75 millions de DH
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3.000 ha irrigués, création de coopératives…
L'ancienne citée minière au passé tumultueux revit enfin. Toutes les attentions sont désormais focalisées sur cette province au lourd passif et dont les attentes étaient grandes. La reconversion économique en marche cible une population fragilisée par des années de chômage et de précarité, en lui offrant des opportunités et des projets rentables.
C’est l'essence même du nouveau plan de développement de Jerada, qui vient en réponse aux manifestations qui ont secoué la ville en 2018 après la fermeture des Charbonnages du Maroc.
Aujourd'hui, plusieurs unités installées dans la ville assurent des milliers d’emplois aux projets écologiques et revalorisation des métiers de la terre et de la nature. De plus, des dispositifs d’appui aux jeunes, femmes et porteurs de projets bénéficient aussi d’un soutien inédit: Taghyir (changement), Nachaa (création), Tajmia (regroupement) et Dafaa (coup de pouce). Une nouveauté en matière d’approche et d’accompagnement aux populations vulnérables et d’octroi de crédits.
Certes, depuis la fermeture des mines, les différentes politiques de redressement ont investi dans l’infrastructure, mais ont occulté la dimension humaine. Depuis, les torts ont rapidement été réparés. Pour la première fois au Maroc, un fonds d’impulsion économique pour soutenir l’employabilité et inclusion financière de la cible vulnérable a été mis en place.
Cet effort a été accompagné de 4 nouvelles zones industrielles (Jerada, Guenfouda, Ain Bani Mathar et Touissit pour 75 millions de DH) et d'un investissement conséquent dans le secteur agricole (3.000 ha avec réalisation de nouveaux périmètres irrigués PMH et création de coopératives).
Le fonds d’impulsion économique de la province de Jerada est un mécanisme financier d’appui à l’emploi et à l’accompagnement des différents porteurs de projets. Il servira de levier pour l’emploi, l’employabilité et l’impulsion économique territoriale via des lignes directrices appropriées. Celles-ci s’inspirent des orientations stratégiques, des mécanismes d’appui existants, des enjeux de l’emploi et de l’employabilité, l’impact du fonds de l’emploi, la rationalisation et pérennisation des projets retenus, le maintien et le développement des activités existantes.
«Il fallait benchmarker avec le national et l'international pour proposer une alternative qui prend en considération l’arsenal juridique et financier du pays: Analyse documentaire et rencontres avec les organismes nationaux et internationaux qui traitent la problématique de l’emploi et de l’employabilité, le recensement et l’évaluation des mesures d’appui existantes par cible et par mode», confie à L’Économiste Mabrouk Tabet, gouverneur de la province. Celui-ci insiste particulièrement sur l'importance «de corréler les montants d'investissements au nombre d'emplois à créer».
Des focus group ont été menés avec les parties prenantes de la province, à savoir autorités locales, institutionnels, élus, société civile, services déconcentrés et jeunes porteurs de projets. L'objectif étant d'identifier les attentes et valider la démarche choisie.
Une approche ponctuée par la réalisation d’une matrice de positionnement entre les cibles, les secteurs d’activité, les offres de valeurs et l’impact sur la population. Ce travail en amont a permis de dégager tous les mécanismes d’appui existants pour soutenir l’employabilité des jeunes, les porteurs de projets et faciliter l’accès au financement.
Un centre pour l’orientation et l’accompagnement
Le Centre d’accueil et d’orientation créé pour optimiser le recours au fonds d’impulsion économique a pour mission l’accueil, la sensibilisation, l’orientation, l’analyse socioéconomique, le traitement des objections, la formation et l’accompagnement transversal.
Jusqu’au 10 mai 2019, il a reçu 10.626 personnes (20% de la population de Jerada) et 4.000 demandes: 1.800 demandes spontanées pour la formation, 2.293 demandes pour une première création d’entreprise, 75 demandes d’agrégation et 48 demandes de renouvellement d’entreprise.
En matière de corrélation entre les demandes déposées et les investissements, les projets créés généreront quelque 3.000 emplois. S’y ajoutent les emplois qui seront créés par une centaine de petites et moyennes unités au niveau des nouvelles zones industrielles à Jerada, Touissit, Guenfouda et Ain Bani Mathar.
Quant à la mise en place des conventions avec les porteurs de projets, elle est programmée pour le mois prochain (juin 2019) alors que la concrétisation des premiers projets débutera en juillet 2019. Chaque dossier accepté aura une année pour débuter son activité et sera opérationnel en juillet 2020.
Source : L'économiste