Figuig: Coup de jeune pour les Ksour

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Figuig: Coup de jeune pour les Ksour

Lancement des travaux de restauration et de réhabilitation du ksar Znaga, en premier ;
Dans le sillage, amélioration du paysage urbain et consolidation des activités génératrices de revenus.

Les Ksour de Figuig vont retrouver une nouvelle vie. Des travaux de réhabilitation urbanistique de restauration des monuments et du bâti menaçant ruine viennent d’être lancés. Ils seront accompagnés d’activités génératrices de revenus, dont l’objectif est d’améliorer les conditions socioéconomiques des populations.

Plusieurs opérations ont déjà démarré. A Ksar Lamaiz, l’état d’avancement des travaux avoisine les 50%. Ils ont nécessité une enveloppe de 4,8 millions de DH et profiteront à 450 habitants.

De son côté, Kssar Znaga sera aménagé en trois tranches pour 4,9 millions de DH. Les travaux ont débuté en mars pour une période de six mois et concernent  l’aménagement des placettes, ruelles, façades des habitations avec installation d’un réseau d’éclairage public à base d’énergie solaire.

En parallèle 1,9 million de DH ont été débloqués pour le lancement des activités génératrices de revenus et le renforcement des capacités: équipement d’un bivouac touristique (société écologique et développement durable Figuig), acquisition du matériel pour la promotion d’un circuit touristique pédestre et cyclable des ksour (Widadiat Lajmaât), acquisition de matériel agricole pour la coopérative (Sfreh Aitel), équipement d’un centre féminin (association de la femme et de l’enfant) et acquisition d’un broyeur d’aliments de bétail (coopérative Almassira).

«Un coup de pouce au profit d’une centaine de personnes et qui contribuera au lancement d’activités touristiques et agricoles portées par la population locale»,  précise Said Lahbile, directeur régional de l’Agence urbaine d’Oujda.

Le programme de réhabilitation du Ksour cible la promotion des activités de développement  durable via la valorisation du patrimoine architectural, les structures d’accueil touristique et  création d’activités génératrices de revenus. Aussi pour la revalorisation d’anciennes pratiques portées par les habitants via une approche inclusive et durable.

«Le recours aux matériaux et savoir-faire  ancestral pour la restauration des ksour,  vise  la préservation de l’environnement naturel de l’oasis de Figuig  ainsi que la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel» explique Abdellah Addarkaoui, architecte des travaux de restauration et de réhabilitation du Ksar Znaga.

Une longue histoire de réhabilitation

La réhabilitation des Ksour de Figuig a débuté en 2008 suite aux inondations qui ont frappé l’oasis et qui ont causé d’importants dégâts. Les premières interventions ont concerné la reconstruction des maisons privées mais n’ont pas abouti. Au lieu d’y remédier via une approche globale, les interventions fragmentaires n’ont pas impacté l’esthétique globale des quartiers ciblés. Ce n’est qu’en 2012 pour lancer le programme de réhabilitation du Ksar Ayech pour 20 millions de DH. Un programme qui n’a pas bénéficié aux habitants en matière de savoir-faire et d’impacts socioéconomiques.

Les pratiques de construction n’ont pas été conservées localement car les entreprises, artisans et maâlams qui avaient réalisé les travaux étaient de Fès. Aucune main d’œuvre locale n’a participé à cette réhabilitation et de surcroît assuré l’entretien continu. Par contre, la réhabilitation actuelle de Ksar Znaga est basée c’est sur une approche participative réalisée par des entreprises et une main d’œuvre locales. Le but est favoriser l’émergence d’une main d’œuvre qualifiée.

Le patrimoine bâti

Considérée comme patrimoine architectural national, la ville de Figuig est composée de sept ksour (ksar Loudaghir, ksar Laâbidate, ksar Oulad Slimane, ksar Hammam Fougani, ksar Hammam Tahtani, ksar El Maïz et ksar Zenaga). Chaque Ksar constituait un groupement social et politique, parfois ethnique, lié par les mêmes intérêts et coutumes. Ce patrimoine urbanistique est réalisé avec les matériaux et techniques locaux (briques de terre séchées, bois du palmier, chaux).

Cette caractéristique classe Figuig parmi les villes sahariennes ayant conservé un héritage architectural spécifique.  C’est ce qu’on peut constater lors d’une promenade entre les ruelles et placettes des ksour. Une ville-labyrinthe, toute en terre et en palme, où l’ombre et la lumière convergent harmonieusement et confèrent à l’oasis la plus proche de l’Europe un aspect distinctif qui mérite d’être sauvegardé et valorisé.

Source  : L'économiste