L’équipement en eau potable, électricité et en routes goudronnées doit arriver jusqu’au dernier mètre du territoire national afin d’assurer une vie décente aux habitants de ces zones frontalières.
La première tranche du programme de mise à niveau de la zone frontalière et des agglomérations riveraines du tracé frontalier, au niveau de la province de Berkane, a été lancée le 7 février dernier à la commune rurale d’Aghbal. Un programme de développement rural qui a nécessité 2,8 millions de DH et qui a pour objectif de désenclaver les foyers limitrophes du cordon frontalier.
Ces travaux concerneront la réalisation de quatre projets: l’électrification de 35 foyers et deux postes militaires de surveillance, l’adduction au réseau de l’eau potable du douar Labghada avec branchements individuels au profit de plusieurs maisons ainsi que la construction de la voie reliant la RN2 au douar Ouled Ali Bendahmane sur une longueur de 2 km. En parallèle, un ouvrage d’art sera construit sur oued Sidi Azzouz. Ces projets font partie d’une vingtaine qui seront opérationnels avant fin 2015 et qui proposeront des alternatives de croissance pour contrecarrer l’activité contrebandière qui nuit à l’économie et à la sécurité du pays.
«L’investissement public engendre des effets induits sur l’investissement privé. Il encourage la reconversion d’une population qui vivait de la contrebande pour mieux l’insérer dans son propre tissu économique», a expliqué Abdelhak Haoudi, gouverneur de la province de Berkane lors du lancement de ces travaux. Et c’est déjà le cas. Un premier projet de construction d’une unité avicole, pour poules pondeuses, sera lancé dans les prochains jours grâce à l’électrification d’une ferme.
D’autres microprojets se rapportant à l’agroalimentaire sont en phase d’étude. «Ces actions ont pour objectif de stabiliser la population locale et l’inciter à s’investir davantage dans une économie légale sans se soucier des décisions du gouvernement algérien qui cherche à les enclaver et à accentuer leur dépendance du commerce illicite», a précisé un élu local.
La lutte contre le phénomène de la contrebande, la prolifération des psychotropes et l’immigration clandestine des Subsahariens en provenance de l’Algérie ne peut se faire sans l’implication des riverains du cordon frontalier. Une implication qui nécessite une mise à niveau en matière d’équipement et infrastructures de base. Cela passe aussi par le lancement de programmes de développement qui impactent directement le quotidien de ces citoyens. En perspectives, d’autres actions d’envergure sont prévues pour valoriser ces économies locales tout en facilitant la commercialisation de la production sur l’ensemble du territoire national.
C’est la nouvelle approche prônée par les autorités locales au niveau de l’Oriental qui sont en phase de lancement de programmes de développement et de désenclavement au niveau des provinces de Berkane, Oujda et Jerada.
Source : L'Economiste